mercredi 26 mars 2014

Hate List, Jennifer Brown

Hate List.
15 euros.
400 pages.

POIGNANT. BOULEVERSANT. TERRIFIANT.
 
Un matin du mois de mai, un jeune étudiant pénètre dans son lycée avec une arme, et ouvre le feu sur ses camarades avant de mettre fin à ses jours. Il ne tire pas au hasard mais il vise les personnes présentes sur une liste. La liste qu'il a rédigée avec sa petite amie, Valérie... Des mois ont passé, les cours ont repris et Valérie doit revenir au lycée.
Avant, la fusillade Valérie était une jeune fille effacée, victimes de moqueries de ses camarades. Ces derniers l'affublent même du surnom de « Sœur Funèbre ». Dans sa famille, rien ne va plus. Ses parents se disputent, le divorce approche. Mais Valérie est amoureuse de Nick, son petit ami. Elle se raccroche à son histoire avec ce jeune homme, qui tout comme elle est la risée du lycée. Mais Nick est bien plus que cela, c'est un garçon perturbé, obnubilé par la mort. Valérie ne s'aperçoit de rien, elle aime, il l'aime, et seul cela à de l'importance. Un jour, prise de colère Valérie note toutes les personnes qu'elle déteste sur un carnet. Cela devient ensuite une habitude qu'elle partage avec Nick. Pour la lycéenne, cela est juste une manière de se défouler, même les menaces qu'elle profère contre ces personnes sont justes des paroles en l'air pour elle. Des fausses menaces.
Elle est très loin de s'imaginer ce qui se passe dans la tête de Nick... d'où sa surprise cette matinée du mois de mai. Valérie, ne comprend pas, elle s'en veut, elle en veut à son petit-ami tout en continuant de l'aimer. Parce que oui, Valérie ne parvient pas à oublier Nick, malgré tout.
Le récit est entrecoupé de flash-back sur la fusillade mais aussi de sa romance avec Nick. On découvre leur histoire d'amour par bribes. La boule au ventre que l'on ressent depuis le début s'accentue lors de ces moments. La tristesse de Valérie nous frappe, tout comme son incompréhension. Elle est perdue, triste, déprimée.
 
L'auteur sait trouver les mots pour nous faire ressentir les mêmes émotions que ses personnages. Rien qu'en écrivant ces lignes, toute l'émotion ressentie durant ma lecture resurgit. Valérie est suivie par un psychologue qui devient presque son ami. Il aide à surmonter le drame, ses peurs, il la comprend. A ses côtés, Valérie dit ce qu'elle pense, elle explose même parfois. Depuis la fusillade et après les jours de convalescence à l'hôpital, due à sa blessure par balle à la cuisse , Valérie se terre dans sa chambre, son refuge, elle ressasse, tente de comprendre en vain. Elle est accusée, interrogée par la police à l'hôpital. Ses mails, sa vie sont fouillés. Tout le monde, sait qu'elle connaissait l'existence de cette liste et même qu'elle en était à l'origine. Face à tout cela, ses parents sont démunis. Son père se détourne d'elle. Leur relation est douloureuse. Celui-ci est froid, méchant avec sa propre fille. Il l'accuse de tous les maux. Sa mère, quant à elle est perdue. Elle ne sait quoi faire, mais son amour pour sa fille est toujours présent. On essaie de comprendre, d'imaginer ce qu'elle peut ressentir mais c'est impossible. On éprouve seulement une immense tristesse.


Puis, voilà. C'est la rentrée. Valérie doit revenir au lycée là ou par sa faute peut-être des innocents sont morts, là où beaucoup la tiennent pour responsable de ce drame.  Sa première journée est difficile, elle va revoir ses anciens bourreaux, ceux que Nick n'a pas tué mais qu'il a blessé aussi bien physiquement que moralement. Mais aussi ses anciens amis, qui étaient aussi les amis de Nick...
Les journaux racontent-ils la vérité ? Les élèves du lycée ont-ils vraiment changé ? Sont-ils devenus solidaires les uns avec les autres, différents ? Certaines personnes changent-elles vraiment ? Si Nick a tué toutes ces personnes, c'est parce qu'elles les maltraités, les humiliés. On s'est presque tous, un jour moqués d'une personne, sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir. On le sait tous, les hommes ne sont pas tendres entre eux, et surtout les adolescents. Jessica, élève du lycée, noirci la vie de Valérie. Pour elle cela est sans importance, elle ne se doute pas de ce que la jeune fille peut ressentir. Pour les victimes cela peut être en effet, une véritable souffrance.
Hate list traite donc d'un sujet connu, hélas les fusillades ne sont pas rares dans les lycées américains, on se souvient de celle de Colombine...
C'est une des raisons pour lesquelles ce roman est dur à lire. Il ne laisse pas indifférent, loin de là. C'est un de ces romans qui nous marquent à vie. Valérie est une jeune fille courageuse et forte. Ce qu'elle vit est horrible, vraiment. Le chemin est dur, parsemé d'embûches, de souffrances mais elle l'emprunte malgré tout.
Ce qu'elle fait à la fin du roman, est un acte courageux, beau. J'ai eu souvent les larmes aux yeux dans cette histoire, à la fin je n'ai pas pu les retenir. Une vague d'émotions nous submerge. Ce n'est pas vraiment de la joie, ni entièrement de la tristesse, c'est autre chose. Quelque chose d'indescriptible.

L'écriture de l'auteure est puissante, j'ai beaucoup aimé. Aucune longueur. Une écriture touchante, belle. 

6 commentaires:

  1. Je VEUX le lire ! Malheureusement les fusillades sont "légions" mais pourtant aucune leçon n'est tirée...

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  2. Très bon avis, tu donnes envie de le lire :)
    Contente qu'il t'ait plu et qu'il a su te toucher

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  3. Un thème qui me semble très dur. Mais pourquoi pas ?

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  4. Ce livre est dans ma wish depuis 150 ans, ta chronique donne vraiment envie ! :)

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