vendredi 27 octobre 2017

Le goût du Bonheur, Marie Laberge




         





Tome 1, Gabrielle. 
Tome 2, Adeläide. 
Tome 3, Florent. 
Pocket. 

Gabrielle, Edward, Nic, Adelaïde, Fabien, Jeannine, Germaine, Florent, Alex, Leah, Léa, Thomas, Paulette, Aaron, Théodore, Reine, Isabelle, Léopold, Merci.



Merci de m’avoir fait vivre des émotions avec une force et une réalité si semblables à celles de la vie. La vie, la vraie, celle que nous vivons réellement et non celle que l’on vit à travers les pages d’un roman. Pourtant, la vie romanesque et enchantée sait si bien nous mentir que parfois elle prend tendrement le dessus, pour quelques instants seulement. La vie, notre vie s’échappe pour laisser la place à une vie tout autre mais non moins palpitante et finalement réelle. Avec les personnages mentionnés ci-dessus, j’ai eu la chance de vivre cette vie-là. Comme dans la vraie vie, j’ai pleuré, j’ai ri. Mais j’ai aussi été très en colère et très revendicative. J’ai aimé détester certains personnages et j’adoré tomber amoureuse de tous les autres. Ces derniers ont fait chavirer mon cœur de bien des façons.
Comment ne pas être en colère contre Béatrice ? Comment ne pas vouloir secouer Reine dans tous les sens pour qu’elle se réveille afin d’essayer d’être heureuse ? Comment ne pas remarquer le courage d’Adelaïde ? Comment ne pas vouloir serrer la petite Léa dans nos bras ? Comment ne pas vouloir partir passer un été au lac avec eux, afin d’observer Nic qui apprend à nager aux plus petits de la famille Miller ? ...

 Comment ne pas sortir heureux d’une saga qui porte si bien son nom, le Goût du Bonheur... ?




C’était toujours un réel bonheur de retrouver tous ces admirables personnages et une véritable peine de leur adresser l’ultime au revoir. Cependant, même en refermant le dernier roman de cette grande épopée, les personnages continuent de vivre pour moi parce que l’auteure, Marie Laberge, est si talentueuse qu’elle est parvenue à créer des individus INOUBLIABLES. Cet adjectif n’est absolument pas utilisé à la légère ou pour créer un certain effet de style. C’est la stricte et pure vérité. Pendant les lectures de ces délicieux pavés, il m’était impossible de m’en détacher, si bien que je passais des heures à raconter leur histoire à monsieur l’Homme, qui n’en avait que faire. Grand mal lui fasse !

Ces personnages, nous les suivons pour certains de leur enfance, ou même de leur naissance, jusqu’à l’âge adulte. Effectivement, à travers ces trois tomes, les années défilent. Nous sommes au commencement, dans le Québec des années 1920 pour terminer notre course effrénée et passionnée dans le Montréal des années 1960. À travers nos amis, nous observons le monde qui change, qui se modernise. Nous sommes témoins de l’atrocité de la Seconde Guerre Mondiale ou de la longue indépendance des femmes québécoises. Nous sommes les observateurs d’un monde en mutation. La société, les mœurs de l’Eglise, la contraception, le droit de vote, le droit à l’avortement, le pouvoir des femmes, le tout bordé par les magnifiques collections de vêtements de notre ami Florent. D’une mère de famille à une femme d’entreprise, il n’y qu’un pas. Adelaïde et toutes les autres femmes du récit en sont la preuve.


Le goût du bonheur est une véritable épopée. C’est une fresque de vie magnifique et grandiose. Cette saga m’a surprise. Je ne m’attendais pas à un si gigantesque raz de marée d’émotion et de sentiments. C’est beaucoup plus qu’un simple coup de cœur. C’est une lecture unique qui se trouve tout en haut de mes lectures préférées.

C’est finalement en écrivant ces lignes que je réalise que j’ai terminé cette saga. Jusqu’ici, j’étais comme dans une espèce de déni littéraire.
Un grand merci à mon amie Flora pour la découverte de cette saga.



Avant de commencer cette saga, assurez-vous bien d’avoir tous les tomes en votre possession...


lundi 23 octobre 2017

Tortues à l'infini, John Green

Ne lisez pas ce livre parce que son auteur est John Green.

Mais ne le fuyez pas non plus pour cette même raison.

Lisez ce livre pour lui même. 



Pour être honnête, je ne sais que dire sur ce roman, si ce n’est que j’ai adoré sa sensibilité, sa complexité, l’écriture et ses personnages.

En bref, j’ai tout apprécié dans cette histoire, de la poésie à l’égoïsme de l’héroïne, Aza. 
Je n’ai pas envie de vous présenter les personnages ou de vous raconter les troubles psychologiques qui empêchent Aza de vivre une vie sereine et paisible. Je n’ai guère l’envie de vous évoquer la franchise de Daisy, la meilleure amie ou de la sensibilité de Davis, notre jeune milliardaire. Je vous laisse seulement avec ces petits indices. Vous en dire trop est dangereux.

Et puis, je ne souhaite pas faire comme d’habitude, soit vous décrire les personnages. Je ne veux pas de « J’ai aimé Paul » « Pierre m’a ému aux larmes » etc. Je souhaite seulement vous donner envie de découvrir l’histoire de cette jeune fille qui essaie de vivre dans le véritable monde alors que dans sa tête c’est le chaos le plus total. Détrompez-vous, Tortue à l’infini n’est pas encore un roman sur un adolescent malade. Notre Aza est malade c’est vrai. Cependant, ce n’est pas le sujet central de notre histoire. Le sujet principal c’est Aza et tout ce qui va avec, ses pensées intrusives et malsaines qui contaminent son esprit sont donc présentes mais il y a aussi d'autres choses... John Green parvient à se glisser dans la peau de cette adolescente tourmentée avec un talent incroyable. Le roman est court, il se lit à la vitesse d’un TGV, mais chaque émotion, chaque sentiment a résonné en moi, comme si j’étais aussi dans cette ville américaine. À l’inverse de ce que pourrait laisser penser la quatrième de couverture, l’enquête de la disparition du père de Davis n’est pas réellement au centre de l’histoire. Elle est en arrière-plan tout en gardant une place essentielle dans le récit. 
Alors, j’ai tourné les pages, curieuse de découvrir où ce milliardaire se cachait mais passer du temps en compagnie d’Aza, de Davis et de Daisy sans en savoir plus, ne m’a absolument pas dérangé. Je me suis laissée porter par la plume et la narration tout simplement.

La fin a été le clou du spectacle. Simple, belle et logique. Ce dénouement est à l’image de l’ensemble du roman : parfait. Attention, je ne n’emploie pas ce terme dans le sens où : Ils vécurent heureux et eurent plein d’enfants. Au contraire, Tortue à l’infini est parfait parce que justement il présente des personnages tout à fait imparfaits. Et leurs imperfections, leurs erreurs, font leur force et illustrent leur courage. John Green n’enjolive pas la maladie d’Aza. Elle ne guérit pas miraculeusement au contact du beau Davis, je suis désolée de vous l’annoncer bien que je sois certaine qu’une telle guérison vous aurez profondément agacé. D’ailleurs il n’est pas réellement question de guérison quelconque ou de médicament miracle, il est seulement question du bonheur de la jeune fille.   


Tortue à l’infini est un trésor. Un roman pour tout le monde : De 13 ans à 97 ans...
Un grand, grand Merci à Gallimard <3